Trois repas par jour. Vraiment ???

L’enfant face à l’assiette, sans appétit, reflète ce que beaucoup vivent : manger par obligation, non par faim.
L’enfant face à l’assiette, sans appétit, reflète ce que beaucoup vivent : manger par obligation, non par faim.

L’idée des trois repas par jour trouve son origine dans diverses influences historiques, culturelles et sociales, plutôt qu’un besoin biologique strict.

Dès notre plus jeune âge, on nous apprend à ignorer les signaux naturels de notre corps pour suivre l’horloge. À l’école, la société a décidé pour nous l’heure à laquelle nous devions manger. Ainsi, on nous “régule” : on nous demande d’attendre l’heure du repas, même si nous avons faim avant. Et lorsque l’heure du repas arrive, nous mangeons rapidement et souvent plus que nécessaire, car nous sommes affamés ! À l’inverse, parfois, nous nous retrouvons à table sans faim, mais nous mangeons tout de même parce que “c’est l’heure”, de peur d’avoir faim plus tard.

Avec le temps, ce conditionnement crée une déconnexion entre nos besoins réels et nos comportements alimentaires. Nous cessons d’écouter notre corps pour nous fier à des habitudes rigides, dictées par l’extérieur. Nous mangeons à des moments précis, que nous ayons faim ou non, et nous ignorons souvent nos signaux naturels en attendant l’heure “convenable” décidée par la société.

Cette déconnexion crée un fossé entre ce que notre corps demande et ce que nous lui offrons. Réapprendre à écouter son corps, c’est retrouver une liberté oubliée, celle de respecter ses véritables besoins, plutôt que de suivre aveuglément une horloge.

Dans l’Antiquité, en Grèce et à Rome, il était courant de ne prendre qu’un ou deux repas par jour, souvent en fonction des cycles de la journée. Les repas étaient plus simples et moins structurés qu’aujourd’hui. En Europe, jusqu’au Moyen Âge, on ne prenait généralement que deux repas : un le matin et un en fin de journée. L’idée des trois repas ne s’était pas encore imposée.

Avec l’industrialisation, le rythme de vie s’est accéléré, et les horaires de travail sont devenus plus rigides. Les ouvriers travaillaient de longues heures et avaient besoin de se nourrir avant, pendant, et après le travail, ce qui a structuré les trois repas : petit-déjeuner, déjeuner, et dîner. Ces repas sont devenus des repères dans la journée, liés à la productivité et aux horaires de travail.

Le modèle des trois repas par jour s’est ensuite répandu à travers l’Europe et le monde occidental, avec l’influence coloniale, remplaçant parfois des habitudes locales où l’on mangeait plus fréquemment, en petites quantités, ou seulement deux fois par jour.

À partir du 20e siècle, l’idée que trois repas par jour sont essentiels pour maintenir un bon métabolisme et un apport énergétique constant a été popularisée par les nutritionnistes. Bien que ce modèle ne repose pas sur une nécessité biologique stricte, il est devenu une norme alimentaire globale.

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes remettent en question ce modèle. Des approches comme le jeûne intermittent ou des habitudes alimentaires plus flexibles, où l’on mange selon ses propres besoins, gagnent en popularité. Ces régimes permettent de renouer avec les signaux naturels du corps, plutôt que de suivre un modèle social imposé.

En résumé, les fameux trois repas par jour sont le produit d’une évolution historique et culturelle, et non d’un besoin biologique. Ce modèle a été façonné par le travail, les pratiques sociales et les influences nutritionnelles, mais il n’est pas l’unique manière de bien se nourrir.

Réapprendre à s’écouter, c’est se reconnecter à soi-même et retrouver la liberté de manger quand on en a vraiment besoin, pas juste parce que l’horloge l’impose.

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